LANCASTER, c’est une marque de luxe, icône de la maroquinerie française, reconnue dans le monde entier. Alors forcément, quand un géant du cuir décide d’ouvrir un café, ma curiosité s’éveille. Ces maisons prestigieuses ne laissent jamais rien au hasard.

Je mène donc l’enquête. Enquête gustative, évidemment, le boulot, quoi.

Métro ligne 1, station Louvre–Rivoli. Je remonte la rue en direction du Louvre, jusqu’à la statue dorée de Jeanne d’Arc. Le café est là, niché sous les arcades de la rue des Pyramides.

Au comptoir, le menu s’affiche sur le mur : latte matcha, cappuccino à la pistache… les tendances sont au rendez-vous. J’opte pour le second. 

On me remet un petit boîtier, le fameux bip-bip, censé m’alerter quand ma commande sera prête.

Je m’installe. Vue superbe sur le quartier, ambiance feutrée, musique douce. Le bip-bip sonne ; j’y vais.

Verdict : délicieux. Onctueux, équilibré, joliment présenté, avec quelques pétales de rose déposées sur la mousse le raffinement discret, à la française.

Autour de moi, les clients semblent suspendus dans le temps, comme s’ils voulaient faire durer l’instant. Ils ne se parlent pas, ils prennent la pause. Et moi aussi.

Côté décor : murs, sols et plafonds bruts, briques et ciment. Ici, tout semble pensé pour qu’on regarde dehors, vers Paris. Car la vraie décoration, c’est la ville. Chapeau l’artiste.

Je reviendrai, pour d’autres pauses, et surtout pour ce latte matcha.

Mais…

Un détail me chiffonne.

Le bip-bip.

Nous sommes dans une maison de luxe, la salle n’est pas grande, et pourtant on m’appelle au bip-bip. Incohérent. Dans un tel lieu, on s’attendrait à un sourire, un regard, un mot. 

La technologie a remplacé la délicatesse.

Cependant, le bip-bip aura été plus attentionné que la serveuse !

Je ne comprends pas.

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