Le Passe-Muraille de Marcel Aymé ou la revanche de l’homme ordinaire

L’homme coincé dans le mur s’appelle Dutilleul. Il se trouve place Marcel Aymé, à Montmartre. C’est le héros d’une nouvelle à succès, Le Passe-Muraille, écrite par Marcel Aymé et publiée en 1943.

Dutilleul habitait tout près d’ici, au 75 bis rue d’Orchampt, une ruelle discrète de la butte Montmartre, à Paris.

En deux mots…

Dutilleul est un homme sans éclat, effacé, presque transparent. Jusqu’au jour où il découvre, par hasard, qu’il possède un don : il peut traverser les murs. 

Sa vie banale bascule alors dans l’extraordinaire. Il s’amuse d’abord à se venger de son chef de bureau, puis tourne en ridicule l’administration, la police, et même la politique.

Mais comme le montre la sculpture, tout se termine mal : lors d’un dernier passage à travers un mur pour rejoindre une femme qu’il aime Dutilleul reste coincé à jamais.

Plusieurs lectures sont possibles. 

Ce personnage incarne la revanche de l’homme ordinaire sur l’autorité et les carcans de la société.

Mais je trouve que cette analyse est trop "gentille", le gentil contre le méchant. 

Je pense que Marcel Aymé se moque aussi de Dutilleul et de la médiocrité des gens ordinaires.

Donnez un pouvoir extraordinaire à un homme insignifiant… et il n’en fera rien.

Je vous laisse méditer la dessus avec l'évolution de notre civilisation. Nous possédons des outils extraordinaires, des satellites, des smartphones, de la connexion pour nous connecter au savoir. Et pourtant ... 

Aujourd’hui, M. Dutilleul vous attend, figé dans la pierre, place Marcel Aymé, à Montmartre.

Parfois, souvent, un guitariste vient jouer pour lui tenir compagnie.

Et si vous vous placez juste devant la statue, vous sentirez peut-être un léger courant d’air, comme le passage du fantôme de Dutilleul, dit-on.

Je l’ai vérifié ! J'étais postée en face et à un moment j'ai senti un courant d'air qui a soulevé ma jupe (et celle des autres passantes) ! 

(En réalité, c’est juste le souffle du métro qui passe sous la grille en face… mais chut, ne brisons pas la magie.)

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